Montagnes d’ocre pâle écrasées de chaleur,
Arides et immuables depuis des millénaires ….
Y a-t-il une vie dans ces déserts de pierre
Où nul arbre ne pousse, nulle source ne pleure?
Darius et Xerxès, les Rois Achéménides,
Ont fait PERSEPOLIS aux palais majestueux,
Colonnes et bas-reliefs sont les pages d’un livre
Qui rendent leur histoire bien vivante à nos yeux.
Si la pierre demeure, l’Homme n’est que de passage,
Il imprime sa vie pour laisser une trace ;
Quelques colchiques mauves, comme un fragile hommage,
A travers les cailloux, entrouvrent leurs pétales.
Petits troupeaux de chèvres aux longs poils noirs ou roux,
Anes et quelques moutons des nomades Cachquaid ….
Ces animaux rustiques trouvent entre les cailloux
Un peu de nourriture pour la viande et le lait.
Cité de poésie, verdoyante SHIRAZ,
Célèbre ses poètes, Sa ‘adi et Hafez.
La glorieuse épopée des héros légendaires,
Ferdousi l’a chantée dans le shâhnâmeh.
Shiraz, ville des roses, ville de la beauté
De ces fleurs immortelles aux murs de la mosquée.
Le mausolée Cheragh, le Roi de la lumière
Brille de mille facettes en ce lieu de prière.
Immenses lacs salés où vivent les flamants,
Des montagnes, encore, aux rochers tourmentés …
Univers minéral depuis la nuit des temps …
Homme ! Tu es petit dans cette immensité !
Que raconte le vent en ces lieux désertiques ?
L’Histoire de l’Iran, depuis l’époque antique?
La route, en long ruban, déroule ses méandres
Et le soleil s’endort sur les collines mauves !
Comment imaginer, dans la cité de BAM
La vie entre les murs de cette citadelle?
L’école Mirza Nain, la mosquée, le bazar,
Il y a deux mille ans, sous les Rois Sassanides ?
Les sabots des chevaux résonnent dans les ruelles,
Et le vent, par les tours, rafraîchit les demeures;
Selon la tradition, de torchis sont les briques
Qui restaurent ces murs au passé historique.
Le bazar c’est la vie : amandes et pistaches
Se mêlent aux effluves si troublants des épices;
Les femmes en châdor caressent des étoffes
Ou convoitent un bijou, … mon mari, tu me l’offres?
Le caravansérail, ouvert aux caravanes
Accueillait les marchands, souvent venus de loin,
Et il était refuge pour tous les pèlerins
Faisant halte, ou priant aux lieux saints de KERMAN.
Mosquée du vendredi, aux Iwâns élevés,
Aux faïences des murs finement décorées,
Tes fleurs sont des morceaux de l’azur découpés
Pour, avec les prières, les offrir en bouquets.
Pour être purifié et mieux parler à Dieu,
On allait au hammam, où le corps, en ces lieux,
Dans l’eau, laissait poussières et mauvaises pensées ;
Pureté et détente … Hélas, c’est du passé !
Dromadaires chargés d’étoffes précieuses:
Cachemire, brocart ou diaphanes soieries,
Après la longue marche s’arrêtaient pour la nuit
Au caravansérail, la halte bienfaisante.
Lorsqu’on a traversé les montagnes hostiles
Dans le froid et le vent ou la chaleur torride,
Autour d’un thé brûlant, échangeant des idées,
On raconte la vie des pays visités.
Ils vénèrent le Feu, disciples de Zoroastre,
Et pensent que la Terre doit rester pure et sainte,
Et des corps déposés dans les« Tours du Silence»
Ne restent que les os et l’âme évanescente.
A YAZD, les vieux quartiers ont encore des« glacières»
Où l’eau se rafraîchit grâce aux« Tours de Vent» ;
Sur les murs de torchis faits de paille et de terre,
Les coupoles arrondies, au soleil font écran.
Dans les hauts minarets de la Grande Mosquée,
La jeune fille a prié et a noué son voile
Pour trouver un mari ; Reza l’a dénoué …
Dans le ciel plane un aigle: est-ce le bon présage?
ISPARAN est peut-être l’image du Paradis
Promis par le Prophète à tous ceux qui le prient …
Et les faïences bleues sur les murs des mosquées
Ont volé à l’azur sa couleur, sa beauté!
Sous Shâh Abbâs le Grand, Ispahan la Glorieuse
Dresse au cœur de la ville plus de cent minarets;
Mosquée du Vendredi, sous tes voûtes grandioses,
Tant d’hommes sont venus, admirer et prier!
Palais Ali Qâpu, sur la Place Royale,
Mosquée Sheikh Lotfallâh pour Roi et courtisanes,
Vieux bazar, labyrinthe où très vite on s’égare,
Sont des lieux merveilleux offerts à nos regards.
Se promener le soir sous les arches du pont,
Au caravansérail déguster un bon thé,
Voir la place Royale, la nuit, illuminée …
Que de moments précieux si chargés d’émotion!
TEHERAN, Capitale, a ouvert ses Palais
Aux merveilleux décors et aux jardins fleuris;
Contraste avec la ville, bruyante et animée
Où circulent motos, autobus et taxis.
A nos yeux éblouis, les fastes de l’Orient:
Emeraudes, diamants, rubis et perles rares
Rehaussent la beauté du grand« Trône du Paon »,
Où le tout- puissant Shah recevait les hommages.
On peut imaginer les somptueuses tètes
Où les femmes portaient colliers et diadèmes,
Chatoyantes parures, rutilantes couleurs ….
Riche travail d’orfèvres, grands maîtres de leur art !
Le soleil s’est levé sur les montagnes roses
Aux formes adoucies; une écharpe de brume
Traîne encore sur la plaine. Au ciel, pas un nuage,
Pas un souffle de vent … Au désert, rien ne bouge.
De MASHAD nous partons chercher la poésie
Pour connaître Khayyam et le Grand Ferdousi,
Le seul poète épique de 1 ‘Histoire de la Perse,
Ses héros, ses victoires et ses Rois Légendaires ;
Tout en vers est écrit, musique et poésie …
Des galettes de nân, encore tièdes du four,
Et du Sabzi khordan, chèvre au parfum de menthe,
Des khoresh mijotés, du chelo au safran …
Que de mets tout nouveaux dont la saveur enchante !
De petits restaurants au décor oriental, …
Sous les arbres du Parc, jolie maison de thé, …
Ou, autour du bassin, dans un ancien hammam,
Assis sur les tapis, fumant le narghilé, …
Que de lieux de rencontres où l’on voit les gens vivre !
Et même sans paroles, le cadeau d’un sourire
Est un trésor précieux pour nous, venus de France
Connaître ce pays malgré les circonstances …
Jeunes filles d’Iran, sous le sévère hedjab
La jeunesse apparaît, spontanée et rieuse,
Cherchant la connaissance d’autres lieux, de visages
Qui, à leurs jeunes ans, semblent un peu étranges !
IRAN, vaste pays aux nombreux paysages,
Tes montagnes se dressent jusqu’à l’azur des cieux;
Des femmes en châdor on ne voit qu’un visage,
Mais quel joli sourire et accueil chaleureux !
« Sois heureux un instant, cet instant c’est ta vie! »
Ces vers d’Omar Khayyam, nous les vivons ensemble
Grâce à notre Reza qui aime son pays
Et nous l’a fait aimer, amis venus de France.