Martine Hercouët nous envoie ses émotions du voyage en Iran
Cher Reza Ainsi, nous arrivons au terme de notre belle aventure. J’ai griffonné quelques vers, des alexandrins, car pour moi, ils sont une musique. Ce poème est un peu long, mais le pays m’inspire. Je réserve un peu de prose pour te dire que jamais je n’aurais imaginé avoir de la peine en quittant ce pays qui me fascinait et m’inquiétait en même temps.
En ce qui me concerne, ma crainte était aussi physique car c’est mon premier grand voyage après une période très noire et partir avec mes amis pour cette découverte devait me permettre de faire une pause thérapeutique.
Ma plus grande crainte était bien sûr Persépolis qui étaient mon Annapurna, car quelquefois ma maladie neurologique m’envoie des signes qui brutalement m’empêchent d’avancer. Et le miracle a eu lieu. Grâce à toi Reza, et la façon passionnée dont tu nous contes ce pays. Ces bandes dessinées que sont les bas-reliefs sont sorties de la pierre et ont donné vie à tous les Darius et Cyrius.
Chaque histoire m’a donné envie de connaître la suivante. Jai constaté avec surprise que j’avais « fait » tout le site. Quelqu’une a même dit qu’elle avait éprouvé des frissons. Oui, Reza, c’est grâce à toi, tu es prévenant avec tous, ta main est (très) secourable, et personnellement, sans toi, je n’aurais pu gravir toutes ces marches et aurais été privée de toutes ces splendeurs. Mais j’en profite ici pour remercier aussi tout le groupe pour l’aide qu’il m’a apportée, ainsi que toi et Mahmoud pour les arrêts café, dattes si sympathiques. Toi, tu es une vraie déesse hindoue, non par ton côté féminin, mais tu es « universel ».
Très attentif au groupe, aidant au service de table, étant un photographe hors pair nous mettant en valeur dans des cadres originaux, en nous contant sans relâche et avec une passion incontournable et rare, les beautés de ton pays. Tu sautes de Darius à Artaban IV, des Oroastriens aux Sasamites. J’ajouterai la patience à tes qualités, car tes nerfs ont quelquefois été sollicités, et tu as, en serrant les dents, gardé ton sourire et ta bienveillance, sans oublier ta gentillesse.
Avec toi, nous avons affronté les éléments : le déluge, des traces de neige, sans oublier notre vive tempête de sable !
Oui, Reza, rassure-toi, je serai, nous serons, les nouveaux ambassadeurs de ton pays, car je ne trahirai aucun d’entre nous, en disant que nous apprécions à 200 % -nonobstant les merveilles conçues depuis des siècles- l’accueil inattendu d’un pays que nous ne sommes pas près d’oublier.
Tu nous a conquis et donné envie de revenir. N’est-ce pas la plus belle réponse à ton interrogation et nous sommes déjà jaloux de tes futurs compagnons de route.
Pour tout ce que tu m’as apporté, je te réserve ma gratitude et toute mon amitié, car je laisse un nouvel ami en Iran.
Enfin, j’ajoute que Reza veut dire « toujours content » et pour nous tu seras le Roi, et notre ange gardien qui surveille ses brebis.
Nous te souhaitons tout le bonheur du monde avec ta petite famille.