L’eau représente dans la mythologie perse l’élément naturel le plus sacré. Créée selon ses croyances au mois de juin, il existait cependant six fêtes de cinq jours réparties tout au long de l’année consacrées à son hommage.
Considérée par les Iraniens antique comme un de leurs dieux, l’eau occupe une place centrale dans leur mythologie. C’est d’ailleurs sur l’eau que le Grand Seigneur décida de créer la vie.
Longuement citée dans l’Avesta comme une créature sainte, l’eau prend la forme de la déesse Anahita. Elle symbolise la fertilité et la propreté. Adoré et vénérée en de nombreuses occasions, cet élément de la mythologie perse deviendra très populaire de l’Arménie à l’Anatolie, de Babylone à Damas, de Sardes en Asie mineure à Suse.
Symbolisant la pureté, Anahita défend aussi l’amour véritable. Ainsi, elle pourfend les plaisirs charnels qui nuisent à la formation de familles solides. Elle est encore aujourd’hui considérée comme le symbole de l’engagement conjugal et la gardienne de l’honneur, de la vertu et de la simplicité.
L’eau est l’un des éléments naturels sacré chez les Perses. Selon leurs croyances, l’eau fut créée au deuxième Gahanbar, au mois de Tir (début juin). Dans la mythologie de la perse antique (préislamique), il existait six fêtes de cinq jours chacune, les Gahanbars ou phases de création, réparties tout au long de l’année. D’après ces croyances, la création de l’eau s’est faite après la création du ciel, mais avant celle des autres créatures.
Depuis longtemps, le Grand Seigneur était sur l’eau et quand il décida de créer la vie, il souleva un nuage de vapeur. Celui-ci s’est élevé au-dessus de l’eau et le ciel est né. Ensuite, il assécha l’eau et la terre apparut. Puis, il fendit la terre et il la sépara en sept. Selon la mythologie de la Perse antique, Khordad est une partie du paradis qu’il céda à Tishtrya (l’étoile de la pluie en Perse antique) et en aidant Farvardine qui est l’ange des cieux l’eau se transforma en vent. Le vent parcourut l’univers, les nuages se sont formés et la pluie apparut.
Les Iraniens antiques ont cru que Tishtrya, le créateur de la pluie, avait donné naissance aux gouttes de pluie que le vent avait transportées au pied de l’Alborz pour y former une mer infinie, ainsi que mille autres lacs. Ces lacs étaient les fontaines d’Anahita (une ancienne divinité perse). Il existait deux arbres entre cette mer et les lacs : l’arbre « comprenant toutes les graines » qui a donné naissance à toutes les espèces d’arbres et l’arbre de « Gokaranah » qui fournissait l’élixir de jeunesse au moment de la résurrection. Ensuite, trois grandes mers et vingt petites mers se sont formées. Deux rivières sont sorties de terre. L’une s’est écoulée du nord vers l’ouest et l’autre du nord vers l’est. Après avoir traversé les deux pôles de la terre, les deux rivières ont atteint la mer infinie et elles se sont mélangées à elle.
L’eau, sacrée chez les Perses est toujours présente dans la vie quotidienne des Iraniens. Elle est issue d’un culte dont l’origine remonte à l’antiquité pré-islamique. C’est en son contact que le Grand Seigneur aurait décidé de créer la vie et de l’insuffler sur le monde.
Les Iraniens antiques considéraient l’eau comme un de leurs dieux, ils la sanctifiaient et l’adoraient. Son importance et en particulier sa pureté et la nécessité de la protéger sont mentionnées à maintes reprises dans l’Avesta (Ensemble de textes sacrés). En particulier dans l’Aban Yasht et le Tir Yasht (les différentes parties de l’Avesta), l’eau est considérée comme une créature sainte que l’on doit adorer. Anahita est aussi souvent adorée et vénérée comme une déesse de l’eau, de la fertilité et de la propreté à diverses occasions. Ils vénéraient l’eau qui coule, ne la polluaient jamais et la protégeaient attentivement. Lors de cérémonies spéciales, ils faisaient aussi des sacrifices à l’eau. Pour cela, ils creusaient une fosse à côté de l’eau : rivière, mer ou fontaine, afin de ne pas souiller avec le sang l’eau vive.
Al-Birunia a mentionné dans son livre Les signes restants des siècles passés (Kitāb al-Āthār al-bāqiyah) : « Le onzième jour du mois d’Esfand est nommé le jour de Khor (le jour du soleil) et le dernier jour Dibmehr, jour où Dieu créa l’eau. Prenant le nom de cet élément essentiel et saint qu’est l’eau, le huitième mois de l’année et le dixième jour de chaque mois sont surnommés «Abân». Le suffixe “ân” indique la pluralité et il signifie “les eaux”.
Chez les Iraniens antiques, l’élément eau avait deux anges gardiens : l’un s’appelant “Im Napat” et l’autre “Anahita”, considéré comme l’ange spécial de l’eau. Sa sainteté et sa grandeur sont d’ailleurs mentionnées dans l’Aban Yasht. »
Le nom complet de cet ange Ardavisur Anahita signifiait la « forte rivière propre » ou les « eaux fortes non polluées ». Ardavi est aussi le nom d’une rivière mythique et signifie « productif et fertile ». La signification de Sura est « fort » et le mot Anahita « propre ». Ce nom d’Anahita apparait sous différentes formes dans la littérature persane : Nahid, Nahed et Nahi. En persan, Nahid (Anahita) est un autre nom de la planète Vénus. Une partie très détaillée du livre sacré de l’Avesta a été consacrée à la description et à l’adoration d’Anahita.
Une autre partie décrit les rois et les athlètes qui se sont sacrifiés pour Anahita. Il existe une autre déesse associée à l’adoration d’Anahita surnommée Aban Niayeche. L’Avesta décrit cette déesse comme une demoiselle très belle, grande, puissante, brillante, majestueuse, pure et libre. Selon la description de l’Avesta, Anahita porte un vêtement d’or, des bracelets coûteux, des boucles d’oreilles et un collier en or, une couronne d’or décorée de cent étoiles et de pierres brillantes.
Les Iraniens antiques considéraient l’eau comme un de leurs dieux, la sanctifiant et l’adorant. Son importance dans l’existence de la vie exigeait la protection de sa pureté. Symbolisée dans l’Avesta par la déesse Anahita, son culte s’étendra dans de nombreux pays de l’ouest de la Perse antique.
Dès l’antiquité, les statues de cette déesse étaient utilisées dans les cérémonies religieuses. Anahita était une déesse populaire dans beaucoup de pays de l’ouest de la Perse antique, de l’Arménie à l’Anatolie, de Babylone à Damas, de Sardes en Asie mineure à Suse. Beaucoup de temples furent construits dans ces régions pour l’adorer et la vénérer. Anahita défend l’amour pur et loyal qui est à la base de la vie conjugale et de la formation de familles solides. Elle défend l’amour profond et sincère et combat les plaisirs charnels, elle soutient la famille contre la luxure. Elle est la gardienne de l’honneur, de la vertu et de la simplicité.
En fait, Anahita est la source de toutes les eaux sur terre. Symbolisant la fertilité sous toutes ses formes, elle purifie le sperme de tous les hommes. Anahita sanctifie le ventre de toutes les femmes et purifie le lait des mères. Tout en ayant une place parmi les étoiles, elle est la source de la mer infinie. Ainsi, Anahita monte un char que quatre étalons conduisent : le vent, la pluie, les nuages et la grêle. Hormusd l’adore. Hushang, Jamshid, Fereidun, Garshasb, Afrasiab, Kavus et bien d’autres se sacrifient pour elle et ils la prient pour résoudre leurs difficultés.
Dans le dictionnaire de Bondahesh, Aban est présenté comme l’un des Amesha Spenta (génies bénéfiques du zoroastrisme). Il est le défenseur de la terre et le collaborateur de Spendarmazd. Aban accompagné par Anahita, symbolise la création, la propreté et la pureté. Il existe donc un lien spirituel entre eux dans la mythologie de la Perse antique.
Le dixième jour de chaque mois, Aban était fêté. Lors de cette fête appelée Abangan, la coutume était de boire beaucoup de vin pendant les cérémonies. Selon Al-Bîrunî, les plus importants évènements ayant eu lieu un jour de cette fête d’Abangan étaient les suivants.
Le jour où le fils de Tahmasp, roi des Perses, avait été couronné, il avait ordonné de creuser et de réparer des canalisations. Or, ce même jour, la nouvelle de l’arrestation de Biver-Asp par Fereidun avait été diffusée parmi la population. Fereidun s’empare alors du pouvoir et il commande aux gens d’acquérir leur domicile. Il devint alors leur souverain.
Source de toutes les eaux de la terre, Anahita symbolise dans la mythologie perse la fertilité sous toutes ses formes. De nombreux rites liés à l’eau accompagnent les grands événements de la vie, témoignant de son importance toujours présente chez les Iraniens.
Il existe aussi une autre histoire montrant l’importance historique et mythologique de ce jour. A cause du manque de pluie, la sècheresse était arrivée. Beaucoup de gens étaient morts et beaucoup d’autres furent obligés de quitter leur ville. Par des sacrifices et des prières à Anahita, la pluie est finalement tombée le jour d’Abangan. C’est pourquoi on fêtait ce jour dans l’histoire de la Perse antique. Des cérémonies étaient organisées au cours desquelles on priait et on honorait Dieu.
Pourtant l’importance de l’eau est toujours d’actualité chez les Iraniens et des rites liés à l’eau existent toujours. Selon la tradition, on verse de l’eau sur la tête de la belle-fille dans la fête de mariage. Après l’engagement conjugal, le couple se regarde dans une coupelle remplie d’eau et ils en boivent. On peut ajouter verser de l’eau derrières les voyageurs et chercher les choses perdues dans un récipient.