Le jardin perse est un ensemble complexe qui représente le lien étroit existant entre la culture et la nature. Il est le symbole de la nécessité de respecter les besoins de l’homme et ceux de la nature. Pourtant, dans le passé, le jardin perse était l’expression de la puissance cachée de la nature et de sa complexité. En s’appuyant sur sa science empirique, le créateur du jardin perse créait une ambiance qui valorisait et dynamisait le contexte naturel.
A cause des multiples intérêts environnementaux du jardins perse, de leur utilité dans la vie des Iraniens et de leur esthétique qui sollicite les cinq sens, il est indispensable de les identifier, de les classer, de les protéger et de les entretenir. Donc, les jardins perses font partie des lieux historiques importants en Iran. Ils témoignent de l’identité historique et culturelle de ce peuple et constituent un véritable patrimoine mondial.
En fait, c’est sous le premier empire perse des Achéménides que l’on doit chercher le début de la réglementation du jardin perse. En observant le réseau structuré des canaux d’eau en pierre dans les jardins royaux de Pasargades (7e siècle avant J.C), on peut affirmer que la division en quatre parties symétriques délimitant quatre jardins (tchahârbâgh) est apparue ici. Donc, elle est à l’origine des jardins islamiques en quatre parties également.
La construction de jardin perse prit de l’ampleur à l’ère des Sassanides (224-651 après J.-C.). Le zoroastrisme devint religion d’Etat. Or cette religion attache une grande importance à la nature et aux diverses créations de Dieu comme l’eau, adorée en tant qu’une déesse. Cela a abouti à protéger les paysages et à instaurer une réglementation concernant le milieu naturel et les jardins. Des palais-jardins, comme à Takht-e Soleiman, à FiruzAbâd et à Bisotun étaient situés dans des sites naturels attirants comme des lacs ou des rivières.
Donc, la géométrie est la caractéristique la plus évidente des jardins perses de cette période. On peut observer l’axe central et les quatre parties symétriques séparées par des canaux.
Mais sous le règne de la dynastie arabe des Omeyyades, on a construit des jardins à Samarra et en Andalousie sur le modèle des jardins perses sassanides. L’évolution du plan du jardin perse s’est poursuivie sous le règne des Timurides (14e siècle). Beaucoup de chercheurs considèrent la période des Safavides comme celle de l’âge d’or de la construction du jardin perse en Iran. Les jardins étaient un élément intégré à la structure physique des villes, constituant des zones vertes.
La construction de jardin perse a commencé à Qazvin, capitale à l’ère des Safavides. Elle a été conçue comme un jardin-ville. Malheureusement, il ne reste plus rien des jardins perses royaux, seuls subsistent quelques bâtiments. Ensuite la capitale a été déplacée de Qazvin à Ispahan à l’époque de Shâh Abbâs.
Notamment la structure géométrique de ce jardin-ville a intégré les espaces urbains, une rue et une place. La place de Naghsh-e Jahân, en forme de rectangle et la rue de ChâhârBâgh perpendiculaires à la rivière Zâyandeh-Rud sont les éléments formant le squelette de la ville d’Ispahan.
A l’époque des Qâdjârs, les plans des jardins européens ont influencé les jardins iraniens, les relations culturelles avec l’Occident se développant. Il en a été de même sous les Pahlavi, en raison des facilités de circulation entre l’Iran et les pays européens. Créer un axe au milieu du jardin dans le sens de la longueur est le principe géométrique de base.
En général, on plante des arbres des deux côtés de cet axe pour créer une zone ombragée. La géométrie du jardin se résume à des divisions orthogonales délimitant quatre parties principales. On retrouve ces principes d’organisation dans les tapis iraniens. Ces tapis peuvent reprendre comme motifs les éléments des jardins (eau, plantes, arbres, oiseaux). Il est de même dans les miniatures persanes représentant le jardin idéal iranien.
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