Le hammam, lieu d’utilité publique, est construit près du bazar ou des axes principaux. C’est un bâtiment urbain très important.L’histoire des bains publics commence dans la Grèce antique et en Perse à l’époque des Achéménides. On en trouvait à Persépolis. Construit de trois parties principales, chaque partie a une fonction différente. La fréquentation dans les hammams est réglementée. Les femmes ou les hommes y vont dans les horaires différents.
Il est intéressant à savoir que dans les hammams, d’anciennes traditions sont encore en vigueur mais de façon marginale.
Aujourd’hui, de nombreux anciens bains existant en Iran, ont été construits par des architectes renommés et des gouverneurs à l’époque des Safavides et des Qâdjârs. Les hammams étaient constitués de trois zones principales, séparées par une salle octogonale ou un étroit couloir: une partie peu chaude et peu humide (salle octogonale d’entrée et biné), puis une partie chaude et humide (cour du bain et chaufferie) et enfin la partie plus chaude et plus humide (citerne).
La chaleur et l’humidité augmentaient en allant de l’entrée à la cour et à la citerne. Les gens traversaient respectivement le couloir et le porche avant d’entrer dans la cour ou biné. C’est la partie la plus luxueuse et la mieux décoré. Ils enlevaient alors leurs chaussures et posaient leurs vêtements dans un espace entourant la cour tel un quai appelé sarbiné.
Puis, ils entraient dans la chaufferie en traversant la cour, ils franchissaient la porte médiane et accédaient par des couloirs aux toilettes et aux chambres de nettoyage utilisées pour l’épilation, la saignée et la pose du henné. Le rôle de la partie médiane était de séparer du point de vue de la chaleur, de l’humidité et même visuellement, les différentes parties composant le hammam.
Ensuite, les personnes passaient par la chaufferie, montaient les escaliers et entraient dans la citerne. Au coin ou au centre de la chaufferie, il y a une grande casserole. Le four se trouvant en dessous. Puis, ils retournaient à la chaufferie où ils transpiraient. Au bout d’une demi-heure, ils se nettoyaient, entraient à nouveau dans la citerne.
Finalement, le responsable du bain leur donnait alors deux serviettes qu’ils mettaient autour de la taille et sur les épaules pour se sécher. Ils pouvaient aussi demander à être massés. Puis, ils sortaient par le porche après avoir payé. Autrefois, il y avait des hammam publics partout en Iran. Les gens du quartier y allaient au moins une fois par semaine. Les hommes se baignaient avant le lever du soleil et jusqu’à 8 heures du matin.
Ensuite, à partir de cette heure-là jusque midi et même quelques heures dans l’après-midi, les hammams étaient à la disposition des femmes. Aujourd’hui, il existe encore des hammams publics dans la majorité des villes en Iran; mais la différence est que les citernes utilisées dans les anciens hammam publics ne correspondent plus aux normes d’hygiène actuelles. Donc,elles ont donc été remplacées par des douches dans les hammams publics actuels.
Dans les quelques hammam publics à citerne, existant encore en Iran, d’anciennes traditions sont encore en vigueur. L’une de ces traditions est que chaque personne qui entre dans la salle de hammam verse un grand bol d’eau chaude sur la tête des personnes plus âgées en signe de respect et de politesse; cela peut se répéter plusieurs fois selon le nombre de personnes âgées rencontrées. Chaque nouvel arrivant en fait autant, même si ces dernières sont en train de se savonner et n’ont pas besoin d’eau. De plus, s’il rencontre l’un des membres de sa famille ou un proche, il va immédiatement se mettre à son service. Ainsi, massant ou en lui savonnant le dos, il présente un signe de politesse et de respect.
Toute personne qui entre dans la hammam dit bonjour aux autres. En suite, il met ses deux mains sous l’eau au niveau du premier escalier, en prend un peu et en donne à tout le monde. Pour elle, le fait que les personnes soient des connaissances ou des étrangers n’a aucune importance. Quoi qu’il en soit, cette coutume ancestrale qui existe depuis l’époque où les fontaines et les rivières ont été remplacées par des citernes perdure encore, mais de façon marginale.
Mais comme l’écrivait Ali Djavaherkalame : « A l’époque des Qâdjârs, il était difficile de se baigner pendant l’hiver; la plupart des gens prenaient leur dernier bain (aller à la hammam) à la fin de l’automne et n’y allaient plus jusqu’aux cérémonies de Norouz, en mars. »