Chef d’œuvre de la littérature perse, le Shâh-Nâme de Ferdowsi est également un témoignage historique. Il nous montre la place qu’occupait la femme perse dans la mythologie iranienne.
A la fois douce, pure et de bon conseil, la femme perse n’en est pas moins courageuse, déterminée et intelligente. Elle se distingue aussi par sa prise d’initiative en amour.
Ferdowsi cite dans son œuvre 300 personnages. Parmi ceux-ci se côtoient des femmes maléfiques et des femmes vertueuses.
Aux antipodes des représentations misogynes généralement attribuées à la religion musulmane, la femme perse est fidèlement représentée par Ferdowsi dans le Shâh-Nâme.
La femme perse dans le Shâh-Nâme (chef d’œuvre de la littérature perse au 10ème siècle) apparait sous deux aspects : l’un où elle est décrite de façon positive ou négative, en fonction des opinions de la société, des personnages des contes et de la culture de l’époque et l’autre où c’est Ferdowsi, lui-même qui en fait l’éloge ou les méprises selon leurs actions.
Dans l’ensemble de cette œuvre, les femmes perses sont douces, pures, fragiles, pleines de compassion. Elles se sacrifient pour les autres, indulgentes, de bon conseil et consolatrices. Cependant, certaines n’en sont pas moins courageuses, déterminées et aussi dévouées que les hommes.
C’est ainsi qu’elles se distinguent en demandant en mariage des héros iraniens. Donc, elle en prennent les initiatives en amour. Tel est le cas de Tahmineh, la fille du roi de Samangan. Elle a demandé la main de Rostam (héros mythique de la Perse antique). On peut citer Roudabeh, la fille du roi de Kaboul qui épouse Zal, père de Rosatam, Soudabeh, la femme de Kavous, la fille du roi de Hamavaran. Enfin Jarireh et Farangis, d’origine touranienne, femmes de Siyāvash, alors que ce dernier n’acceptait pas les épouses étrangères.
Parmi les 300 femmes citées dans cette œuvre, seules quelques-unes sont maléfiques, comme Soudabeh qui est méchante. Après la mort de Siyâvash, par la bouche de Rostam, Ferdowsi lui reproche d’être la principale responsable de la mort de Siyāvash. Soudabeh avait tant de rancœur contre Siyâvash, un héros, qu’elle provoqua sa mort. D’où s’ensuivit une longue guerre entre la Perse et le Touran, due également aux manigances et à la méchanceté de Garsivaz.
Dans les légendes de la Perse antique, il n’y a qu’une femme satanique, nommée Jahi qui, en embrassant le front de Satan, le réveilla d’un sommeil de 3000 ans. Ce dernier partit alors en guerre contre Ahura-Mazda (la divinité centrale de l’ancienne religion mazdéenne).
Deux autres femmes perverses sont citées par Ferdowsi : Shirin et Gardieh mais elles ne sont pas aussi cruelles que Soudabeh.
Dans l’histoire de la littérature, trois femmes s’éprennent de leur fils adopté. Soudabeh dans le Shah-Nâme, Zalikha, la femme du chef de l’Egypte qui tombe amoureuse de Joseph et Phèdre, épouse de Thésée, roi d’Athènes, qui se prend de passion pour Hippolyte, son beau-fils (Racine en fit le sujet d’une tragédie en 1677).
Ces personnages féminins sont donc aux antipodes des représentations misogynes attribuées à la religion musulmane.