Le bazar et ses éléments architecturaux
Le mot bazar désigne un marché où biens et services sont achetés et vendus. Ensuite, Certains pays comme les pays arabes, la Turquie ottomane et les pays européens l’ont adopté. Ils l’utilisent plutôt pour les marchés permanents, principaux et anciens qui se trouvent dans les villes anciennes et historiques. Le bazar est parmi les plus importants monuments commerciaux de chaque ville. Le bazar commence généralement à la porte principale de la ville. Il est situé à proximité des citadelles gouvernementales, des mosquées centrales ou des places principales. La zone du bazar a une position privilégiée et stratégique.
La force économique du bazar lui donnait et lui donne toujours la possibilité d’intervenir dans les affaires politiques. Autrement dit, le bazar est une force économique, politique, sociale, culturelle et religieuse d’importance en Iran. Que sont-elles les éléments architecturaux ? Pour quoi à côté des mosquées et les hammams ? Construit suivant l’architecture locale de chaque région, le bazar est le cœur des villes. C’est le charme des visites. Il est impossible de visiter une ville sans se rendre au Bazar. Après une brève histoire nous allons bien étudier le contexte architectural du Bazar
Le mot bazar est un ancien mot du moyen-persan qui désigne un marché où biens et services s’achètent et se vendent. En raison de la surproduction dans les secteurs agricole et industriel, de la nécessité d’échanger, de fournir des biens et de les stocker, on construit des bazars dans toutes les villes. Ce mot a été ensuite transmis dans les pays qui avaient des échanges commerciaux avec l’Iran comme les pays arabes, la Turquie ottomane et certains pays européens. De nos jours, ce terme s’utilise plutôt pour les marchés permanents, principaux et anciens qui se trouvent dans les villes anciennes et historiques.
Dans la littérature persane, ce mot a une signification très large. Il désigne un endroit bondé, surpeuplé ayant un rôle social important et qui reflète l’importance des gens dans la société. Le bazar est parmi les plus importants monuments commerciaux de chaque ville. L’archéologue Roman Ghrishman a pu trouver des traces de bazar à TépéSialk.
L’apparition et l’expansion des empires a nécessité le renforcement des bâtiments commerciaux dans le pays, C’est pourquoi, on a construit des routes sécurisées, des caravansérails, des chaparkhaneh (relais de poste), des ab-anbar (réservoirs de stockage d’eau potable) et des ponts. Avec l’avènement de l’islam en Iran et aussi le développement du commerce, le bazar est devenu un élément indispensable et essentiel de l’urbanisme. Le bazar commence généralement à la porte principale de la ville et s’étend jusqu’au centre-ville ou même parfois jusqu’à une autre porte de la ville.
Les bazars sont généralement situés à proximité des citadelles gouvernementales, des mosquées centrales ou des places principales. La zone du bazar a une position privilégiée et stratégique, permettant d’être en lien étroit avec les affaires politiques, culturelles et sociales de la ville. Parfois, le bazar est situé dans un complexe caravanier comme à Kerman celui de GanjAli Khan.Lors des guerres et des invasions, le bazar était le premier à être pillé, mais,même en temps de paix, il était nécessaire d’assurer sa sécurité.
Toutes les parties du bazar avaient de grandes portes qui étaient fermées et verrouillées pendant la nuit, il y avait aussi des gardiens qui veillaient. La force économique du bazar lui donnait et lui donne toujours la possibilité d’intervenir dans les affaires politiques. La grève du bazar est un signe d’opposition contre la politique gouvernementale. Parfois même, des cérémonies religieuses ont lieu dans le bazar.
Autrement dit, le bazar est une force économique, politique, sociale, culturelle et religieuse d’importance en Iran.
Etant donné que les principaux bazars en Iran, la plupart du temps, ont une forme linaire, ils intègrent les plus importants passages de la ville, les rasteh principaux, avec des magasins des deux côtés. Tout au long d`un rasteh principal il existe différents quartiers ou senf.
Dans certaines villes, il y avait plusieurs voies principales ou rasteh dans le bazar s’organisant de façon parallèle ou en intersections. Au fil du temps et avec l`expansion du bazar, les rastehs se sont spécialisés et chaque quartier regroupait tous les vendeurs d’un même produit. Les intérêts de cette organisation étaient multiples.
D’un côté les revendeurs avaient la possibilité de connaître le prix et la qualité des marchandises proposées très rapidement, d’autre part les acheteurs pouvaient aisément faire leurs courses en choisissant et en comparant les prix. Il arrivait que des détaillants vendent aussi leurs propres biens. Dans les bazars des petites villes, il existait un seul rasteh principal, mais dans les villes plus grandes, il pouvait y avoir en plus plusieurs rasteh périphériques situés perpendiculairement ou parallèlement au rasteh principal.
Le dalan est un couloir étroit qui relie les pièces intérieures à l’espace extérieur du bâtiment ou qui relie juste les pièces intérieures entre elles en formant des allées. Dans les grands bazars, les dalans relient des petits rasteh périphériques aux autres rasteh et ils permettent d’accéder au caravansérail. Ils sont généralement bordés par des magasins et des ateliers (hojreh). Dans le grand bazar de Téhéran il en existe beaucoup.
L’intersection de deux rasteh principaux dans le bazar s’appelle chaharsu. Ce carrefour est donc un point stratégique. A certaines périodes historiques, l’introduction du mot arabe souk (suq) dans le vocabulaire persan a entraîné le remplacement du mot charharsupar celui de charharsuq.
Sachant que le bazar était l’un des plus importants carrefours dans les grandes villes, à côté ou tout au long de chaque bazar il y avait une place et même, parfois, plusieurs petites places. Certaines servaient de tekieh ou hosseiniyeh, c’est-à-dire de lieu où l’on mettait en scène le martyre de l’imam Hossein. On peut en trouver des exemples dans le bazar de Semnan et dans le bazar Tadjrich de Téhéran.
Jelo khan est une petite place clôturée sur trois ou quatre côtésqui s’utilise comme entrée pour se reposer ou se réunir.
Les magasins et les hojrehs sont les éléments les plus simples et les plus petits, mais en même temps les plus importants, du bazar. Leur surface peut varier entre dix et vingt-cinq mètres carrés. Au rez-de-chaussée se trouve généralement l’espace commercial, alors que l’étage est plutôt utilisé comme lieu de stockage et comme bureau. Il existe aussi des hojreh situés à l’étage qui ont été utilisés comme ateliers.
Certains magasins du bazar ont été construits légèrement au-dessus du passage, à environ 50 à 70 centimètres, ce qui permettait d’avoir un lieu de stockage sous chaque magasin. En plus de la pièce principale, certains magasins possédaient un petit espace situé tout au fond du magasin, séparé par un mur.
On utilise aussi le mot hojreh pour les magasins des caravansérails. On construit souvent ces hojrehs sur deux étages. Les hojrehs du rez-de-chaussée étaient réservés aux commerces ou aux ateliers et les hojrehs de l’étage s’utilisaient comme bureaux ou parfois comme ateliers où les acheteurs pouvaient voir le mode de fabrication et la qualité de la marchandise et ainsi acheter en toute confiance. Le nombre des hojreh peut varier de quelques magasins à plusieurs centaines.
Le caravansérail est considéré comme une des parties les plus importantes du bazar, il permettait de loger les caravanes et les voyageurs et de stocker des marchandises. L’une des raisons de la construction des caravansérails a été probablement le manque d’espace tout au long des rasteh du bazar. Aujourd’hui, si une rue commerçante devient florissante et que tous les magasins situés le long du rasteh ne répondent plus aux besoins, petit à petit on construit des passages derrière les magasins avec juste une entrée donnant sur la rue principale ; c’est ainsi qu’on augmente la capacité des espaces commerciaux dans une rue. Dans le passé aussi, si le bazar principal d’une ville devenait trop exigu, on construisait quelques caravansérails derrière le rasteh principal ou même à côté des rasteh périphériques.
Depuis le début de ce siècle, on a commencé à utiliser le mot sérail à la place de caravansérail, parce que pour leurs déplacements, les gens utilisaient plutôt des attelages avec des chevaux ou des véhicules motorisés à la place des caravanes. C’est pour cela que le préfixe caravane a été éliminé et que le mot sérail est à présent utilisé.
Ce mot sérail signifie la maison. Les caravansérails avaient une cour centrale avec des magasins tout autour ayant un ou deux étages, ils avaient plusieurs fonctions. Les sérails étaient surtout des centres économiques où grossistes et grands commerçants se rencontraient. Les grossistes achetaient des marchandises directement chez des fabricants en grande quantité et les revendaient à de grands commerçants ou détaillants. Ils n’avaient donc pas besoin d’avoir de magasins.
Les sérails comme les timcheh (halles couvertes) servaient à vendre des produits particuliers. Les marchands de ces produits avaient des ateliers (hojreh) sur place. Ainsi, Le mot tim signifie caravansérail. Nasir Khusrawau 11è siècle, a également utilisé ce mot. Timcheh signifie le petit tim ou petit caravansérail. A notre époque on utilise le mot timcheh pour les petits caravansérails ou sérails couverts, comme le timcheh Amin Aldoleh à Kashan. Les timchehs étant recouverts d’un toit, étaient de bons endroits pour vendre des marchandises précieuses comme les tapis. Ces produits étaient ainsi protégés du vent, de la pluie et du soleil. C’est pour cela que les prix des magasins dans les timchehs étaient plus élevés que dans les caravansérails.
Les mots Qaisarieh et Césarée ont une étymologie latine. Ce mot existe aussi sous la forme Kaiser ou césar.
En Iran, le mot Césarée ou Qaisarieh s’utilise pour un monument qui a les caractéristiques architecturales d`un rasteh périphérique, d’un dalan ou d’un timcheh.
Il ressemble très rarement à un sérail. On y vend des marchandises de luxe, des choses précieuses, surtout des textiles de haute qualité. C’est pour cela que chaque Césarée avait une ou plusieurs entrées qui étaient fermées la nuit. Il existe des exemples de ces Césarées à Ispahan. Dans certains bazars ottomans dans les villes historiques de Turquie, mais aussi en Syrie et en Algérie, il y avait des espaces qui s’appelaient bedestan. Certains chercheurs disent que le nom vient du mot persan bede bestan qui veut dire échange. Le bedestan ressemblait tout à fait au césarée. On y vendait le même type de marchandises précieuses, en particulier des textiles de haute qualité.